Le snacking toujours en plein essor : les Français restent fidèles aux repas sur le pouce

Malgré un léger recul de la fréquentation, la restauration rapide et les boulangeries-pâtisseries continuent de séduire bien plus que la restauration traditionnelle, selon une étude du cabinet Strateg’eat.

Un engouement qui résiste malgré la hausse des prix

Si la France est mondialement reconnue pour sa gastronomie, elle est aussi une terre de snacking. Burgers, pizzas, sandwiches… les Français apprécient toujours autant manger rapidement et avec les doigts. Selon une étude menée pour le salon Snack Show, qui se tiendra les 2 et 3 avril à Paris, la restauration rapide et les boulangeries-pâtisseries montrent une belle résistance malgré un contexte tendu.

« Malgré une augmentation des prix d’environ 5 % depuis 2024, la fréquentation de ces établissements ne recule que légèrement, tandis que de nouvelles enseignes continuent d’ouvrir », explique Nicolas Nouchi, fondateur de Strateg’eat. En revanche, c’est la restauration traditionnelle qui souffre le plus, car de plus en plus de Français préfèrent cuisiner chez eux, notamment le soir.

La restauration rapide maintient sa place dominante

Selon les données de Circana Foodservice, la restauration rapide a généré 22,3 milliards d’euros de chiffre d’affaires en 2024, un chiffre stable par rapport à l’année précédente (-0,3 %). Elle représente aujourd’hui 38 % du marché de la restauration. « Depuis la fin du Covid, le snacking ne cesse de gagner du terrain et retrouve son niveau de 2019 », précise Nicolas Nouchi.

Cependant, le prix moyen d’un rapide dépasse désormais les 10 euros :

  • 10,90 € en moyenne pour un repas Ă  emporter,
  • 12,67 € sur place,
  • 14,15 € en livraison.

Face à ce constat, les enseignes ont multiplié les offres à petits prix, tout en poursuivant leur expansion grâce à la franchise. McDonald’s, avec environ 1 600 restaurants en France, continue d’ouvrir de nouvelles adresses. Burger King, après avoir atteint 500 établissements en 2023, poursuit également son développement. KFC, qui compte près de 400 points de vente, espère doubler ce chiffre, porté par l’engouement des Français pour le poulet.

Pizza, burger, sandwich : le trio gagnant du snacking

Si la pizza reste un incontournable (46 % des Français en consomment à l’extérieur), le burger reste le roi de la restauration rapide, suivi de près par le sandwich. Malgré l’arrivée de nouvelles tendances, ces trois piliers du snacking restent indétrônables.

Le marché du snacking est en pleine diversification. En 2024, on comptait 521 enseignes spécialisées en France, soit 30 % de plus qu’en 2019. Outre les burgers et les pizzas, les consommateurs se tournent aussi vers des options plus variées :

  • Kebabs, poke bowls, bobuns pour les amateurs de cuisine du monde,
  • Pâtisseries amĂ©ricaines qui gagnent du terrain, notamment avec l’arrivĂ©e remarquĂ©e de Krispy Kreme en France. L’enseigne, qui a ouvert sa première boutique aux Halles, en compte aujourd’hui une vingtaine, au point d’inciter Dunkin’ Donuts Ă  prĂ©parer son retour en France.

Le café, un nouveau terrain de jeu pour le snacking

Autre tendance en pleine expansion : la montée en puissance des boissons chaudes. Le , en particulier, connaît un véritable renouveau. Les enseignes enrichissent leurs cartes avec des boissons variées comme le cappuccino ou le chai latte, attirant une clientèle plus jeune, notamment la génération Z.

« Aujourd’hui, les jeunes consomment plus de cappuccinos que d’espresso, une tendance qui s’est amorcée avant le Covid et qui ne cesse de s’accentuer », analyse Nicolas Nouchi. Face à cette évolution, les cafés de quartier doivent redoubler d’efforts pour ne pas se laisser distancer.

Une tendance bien ancrée malgré l’inflation

Malgré la hausse des prix et un contexte économique incertain, le snacking reste profondément ancré dans les habitudes des Français. Les enseignes, loin de ralentir, innovent pour répondre aux attentes d’une clientèle en quête de rapidité, de diversité et de petits plaisirs gourmands.